Intérimaire : comment devenir propriétaire ?

Publié le 26/04/2022 Conseil

Halte aux idées reçues : devenir propriétaire sans CDI en intérim, c'est possible. Découvrez comment convaincre votre banquier.

Vous projetez d'acheter un logement ou de faire construire une maison ? Mais en tant qu'intérimaire vous vous demandez si vous pouvez contracter un prêt immobilier ? Actual répond à vos questions.


Contrat intérimaire : qu’est-ce qui effraie les banques ?

Pour faire une demande de crédit immobilier, le CDI est le contrat privilégié par les banques. Ces dernières prennent en effet moins de risques à prêter de l'argent à un salarié qui a la sécurité d’un emploi à durée indéterminée. Pour des remboursements qui s’échelonnent souvent sur 15, 20 ou 25 ans, le CDI est une garantie.

Au contraire, l'intérim souffre encore parfois d'idées reçues, avec en premier lieu : la précarité. En contrat intérimaire, vos revenus dépendent des offres d’emploi et de l’activité de votre secteur économique. Vous pâtissez donc d’un manque de visibilité sur le long terme, ce qui peut rendre les banquiers réticents à accorder un prêt immobilier aux intérimaires.

Pourtant, le statut d’intérimaire ne fait pas partie des contrats de travail précaire. Vous bénéficiez des mêmes avantages qu’un salarié en CDI et profitez même d’un revenu généralement plus élevé grâce aux indemnités de fin de mission. Alors comment faire pour gagner la confiance de votre banquier ?


Quelles sont les exigences des banques pour accorder un prêt immobilier ?

L’évaluation du risque de prêt ne repose pas seulement sur votre contrat de travail. Elle prend en considération des critères complémentaires :

  • le taux d’endettement : c’est le critère de base, il correspond à la part de vos revenus consacrée au remboursement mensuel du prêt immobilier (entre 30 et 40 % de vos revenus selon votre profil, généralement 33 %) ;
  • le reste à vivre : la somme qu’il vous reste pour faire vivre votre famille après paiement de votre mensualité de remboursement et de vos charges ;
  • votre situation professionnelle : ancienneté, dynamisme de votre secteur, etc. ;
  • votre situation personnelle : votre âge, état de santé, régime matrimoniale, nombre d’enfants à charge, pensions à verser… ;
  • la valeur du bien immobilier : moins elle est élevée, plus avez de chance d’obtenir un prêt ;
  • l’apport personnel.

Peut-on emprunter sans apport personnel ?

L’apport personnel représente la somme d’argent que vous pouvez injecter pour financer une partie de l’acquisition. Il est exprimé en pourcentage du montant total. Plus son montant est important, plus les banques sont enclines à accorder un crédit immobilier.

En règle générale, on estime que l’apport personnel doit représenter au minimum le montant des frais de notaire, car la majorité des banques refusent de prêter plus que la valeur du bien, et idéalement 10% du prix d’achat.

Dans le cadre d’un prêt immobilier en tant qu’intérimaire, l’apport personnel constitue donc une garantie financière pour l'organisme de crédit et une preuve de votre sérieux.

Emprunter sans apport personnel, bien que complexe, reste possible. Vous devrez constituer un dossier solide (stabilité des missions, ancienneté professionnelles, etc.), irréprochable et pouvoir justifier avec sérieux ce manque d’apport.


Comment augmenter ses chances d’obtenir un prêt immobilier en tant qu'intérimaire ?

D’autres éléments peuvent faire peser la balance en votre faveur. Pour défendre votre projet d’achat immobilier, mettez toutes les chances de votre côté en fournissant des garanties à la banque :

  • avoir des missions récurrentes, donc des revenus stables ;
  • épargner très régulièrement ;
  • gérer impeccablement vos finances (pas de découverts, pas de chèques sans provision, pas d’interdits bancaires, etc.) ;
  • présenter un plan de financement intégrant le même montant que celui du loyer que vous payez actuellement en tant que locataire ;
  • être d’accord pour domicilier l’ensemble de vos revenus dans la banque qui vous accordera le prêt ;
  • acheter à deux, si vous êtes en couple et que votre partenaire est en CDI ;
  • faire valoir vos éventuelles pensions ou allocations ;
  • disposer d’une épargne de sécurité placée ;
  • apporter la caution d’un tiers ;
  • accepter d’hypothéquer votre bien immobilier ;
  • contracter une assurance emprunteur.

Dans tous les cas, attendez le « bon moment » :

  • 3 ans d’activité ininterrompue ;
  • être en mission au moment de la demande de crédit ;
  • avoir épargné régulièrement ;
  • présenter des comptes bancaires irréprochables et ne pas avoir réalisé de gros achats ces derniers mois.

Que sont les « prêts aidés » pour les intérimaires ?

Contracter un prêt immobilier sans CDI est donc possible. Notez néanmoins qu’il existe de nombreux dispositifs pour aider les intérimaires à accéder à la propriété à des conditions préférentielles :

  • le Prêt d’Accession Sociale (PAS), accordé en cas de faibles ressources par un établissement financier ayant passé une convention avec l’État ;
  • le Prêt Conventionné (PC), accordé sans condition de ressources par un établissement financier ayant passé une convention avec l’État ;
  • le Prêt Social Location-Accession (PSLA), facilite l’accès aux ménages modestes sans apport initial ;
  • le Plan d’Épargne Logement (PEL), épargne bloquée qui permet de financer l’achat d’une résidence principale ;
  • le Prêt à Taux Zéro (PTZ), prêt gratuit subventionné par l’État, accordé aux primo-accédants ou nouveaux propriétaires à faibles revenus ;
  • le Prêt Action Logement (PAL), accordé aux salariés d’entreprises privées ;
  • les aides de la CAF : Aide Personnalisée au Logement (APL Accession), Allocation de Logement Familiale (ALF), Allocation de Logement Sociale (ALS) ;
  • etc.

Faites appel au FASTT, le Fonds d’Action Sociale du Travail Temporaire pour vous accompagner dans votre démarche de financement.


Si l’accès au crédit immobilier peut être plus compliqué pour les intérimaires que pour un salarié en CDI, il reste tout à fait possible. Vous devrez faire preuve de plus de rigueur financière. Pensez également à consulter un courtier en immobilier. Il vous aidera à construire votre dossier, mettra en valeur ses points positifs et négociera pour vous, afin de dénicher la banque la plus adaptée à votre profil.

Dans toutes les situations, en cas de questions, n’hésitez pas à contacter votre conseiller Actual qui saura vous rediriger vers les organismes compétents.