5 questions interdites en entretien d'embauche

Publié le 05/01/2021 Conseil

Origine, orientation sexuelle, nombre d'enfants... les questions posées en entretien d'embauche sont encadrées par la loi. Découvrez les sujets illégaux.

Au cours d'un entretien d'embauche, le recruteur est amené à vous poser un certain nombre de questions afin d'apprécier vos compétences à occuper le poste proposé et découvrir en partie votre personnalité. Toutes les questions qui sortent de la conversation professionnelle – même posées de manière bienveillante – sont hors sujet et peuvent constituer une discrimination à l'embauche. Découvrez les sujets qui ne rentrent pas dans le cadre légal d'un entretien d'embauche au travers de 5 exemples de questions interdites.


5 exemples de questions interdites en entretien de recrutement

1 - Avez-vous des enfants ?

Cette question qui peut sembler anodine dans un autre contexte n'a rien à voir avec vos compétences et est donc strictement interdite.

L'employeur n'est pas non plus autorisé à vous demander si vous êtes enceinte, si vous prévoyez d'avoir d'autres enfants, quelle est votre situation maritale, le métier de votre conjoint·e, etc.

Pour le législateur, ces informations pourraient avoir une influence sur la suite de l'entretien.


2 - Avez-vous des problèmes de santé particuliers ?

Les questions liées à votre état de santé ou votre condition physique sont également interdites. Elles peuvent être légitimes dans le cas de certains postes ou certaines missions (aviateur, déménageur, ouvrier dans le bâtiment...) où une bonne condition est indispensable. Mais quoi qu'il en soit, l'employeur devra attendre le rapport de la visite médicale, car seul le médecin du travail peut déterminer si vous êtes apte pour le poste.


3 - Êtes-vous syndiqué ?

Vous pouvez librement adhérer au syndicat professionnel de votre choix sans que cela ait une influence sur votre recrutement. Cette question est jugée discriminatoire et porte atteinte au principe de liberté syndicale.

Il en va de même pour toutes les autres convictions : politiques, religieuses... Le recruteur ne peut écarter un candidat en raison de ses opinions et pratiques personnelles.


4 - De quelle origine est-vous ?

Là aussi, la question est discriminatoire puisqu'elle ne permet pas à l'employeur d'évaluer vos compétences et qualités professionnelles. Tout comme votre nationalité ou la provenance de votre nom de famille. Tout cela relève du domaine privé.


5 - Avez-vous un casier judiciaire ?

Que vous ayez eu ou non des différends avec la justice, le recruteur n'a pas à faire son choix en fonction de ce critère, à moins que le poste ne l'exige. Tel est le cas pour certaines professions de la fonction publique ou les métiers de la sécurité (vigile, gendarme...).



Pourquoi existe-t-il des questions interdites ?

L'entretien d'embauche consiste pour le futur employeur à poser des questions en vue de déterminer si le candidat a les compétences et les soft-skills nécessaires pour occuper le poste. Le candidat, lui aussi, est amené à poser des questions afin de s'assurer que les missions et l'entreprise lui conviennent. C'est un temps d'échange d'ordre strictement professionnel.


Tout question qui ne relève pas de ce domaine est donc une question interdite, puisqu'elle peut être discriminante : un employeur peut vouloir favoriser une personne plutôt qu'une autre en glanant des informations privées.

Des lois existent qui déterminent les critères jugés discriminatoires et punissables de sanctions légales :

  • origine,
  • âge,
  • apparence physique,
  • appartenance ou non à une ethnie,
  • appartenance ou non à une nation,
  • appartenance ou non à une race,
  • appartenance ou non à une religion,
  • état de santé,
  • grossesse,
  • situation de famille,
  • handicap,
  • caractéristiques génétiques,
  • patronyme,
  • sexe,
  • activités syndicales,
  • opinions politiques,
  • mœurs,
  • orientation sexuelle,
  • identité sexuelle.

La discrimination à l'embauche est punie de 3 ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.


Dans le domaine du recrutement, tout ces critères sont encadrés par l’article L122-45 du Code du Travail :

« Aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement, aucun salarié ne peut être sanctionné ou licencié en raison de son origine, de son sexe, de ses moeurs, de sa situation de famille, de son appartenance à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de ses convictions religieuses ou, sauf inaptitude constatée par le médecin du travail dans le cadre du titre IV du livre II du présent code, en raison de son état de santé ou de son handicap.

Aucun salarié ne peut être sanctionné ou licencié en raison de l'exercice normal du droit de grève.

Toute disposition ou tout acte contraire à l'égard d'un salarié est nul de plein droit. »


Les questions interdites lors d’un entretien d’embauche sont, quant à elles, encadrées par l’article L1221-6 du Code du Travail.

« Les informations demandées, sous quelque forme que ce soit, au candidat à un emploi ne peuvent avoir comme finalité que d'apprécier sa capacité à occuper l'emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles. Ces informations doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l'emploi proposé ou avec l'évaluation des aptitudes professionnelles.

Le candidat est tenu de répondre de bonne foi à ces demandes d'informations. »



Désormais, vous savez quels sujets n'ont pas leur place dans un entretien d'embauche. Il ne vous reste plus qu'à préparer les questions des recruteurs qui rentrent véritablement dans le cadre d'un entretien pour décrocher le poste de vos rêves !

Et si vous avez besoin de renseignements complémentaires, n'hésitez pas à vous rapprocher de votre conseiller Actual.